L’histoire se passe le 29 Août 2021, nous avions pris la route vers Deauville, cette station balnéaire normande que l’on surnomme volontiers la ” Reine de la côte fleurie”. Je savais que je m’évadais pour une parenthèse hors du temps, mais je n’imaginais pas à quel point ce week-end allait m’offrir un condensé de charme, d’histoire et d’élègance.
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Un héritage prestigieux.
Deauville n’a pas toujours été ce joyau raffiné qui attire stars, artistes et voyageurs. Au milieu du XIX siècle, c’était encore un simple marécage. C’est grâce au Duc de Morny, demi-frère de Napoléon III, que tout a changé. Il rêvait d’un lieu de villégiature pour la haute société parisienne: il fît assécher les terres, bâtir un hippodrome, des villas et un casino. En quelques années, Deauville devint le théâtre mondain par excellence. Une réputation qui ne s’est jamais démentie, renforcée par ses courses hippiques, ses hôtels iconiques comme le Normandy et, plus tard, son festival du cinéma américain.

Sur les Planches, un parfum d’éternité.
Difficile d’échapper au magnétisme des planches de Deauville. Ce chemin de bois, bordé de cabines aux noms de stars hollywoodiennes, est bien plus qu’une promenade: c’est une scène de cinéma à ciel ouvert.
En les parcourant, j’ai eu l’impression de marcher dans les pas de Claude Lelouch, qui y filma en 1966 un homme et une femme. Les images d’amour Aimée et Jean-Louis Trintignant, rythmées par la musique de Francis Lai, résonnaient presque avec le bruit des vagues. Mais les planches ne sont pas qu’un décor: elles furent le lieu de rendez-vous d’artistes et célébrités mythiques. On raconte que Joséphine Baker s’y promenait avec un guépard en laisse, que Mistinguett, Sacha Guitry ou encore Édith Piaf s’y croisaient. chaque planche de bois semble chargée de ces souvenirs mondains et poétiques.
Et puis, il y a ce spectacle visuel unique: les 450 parasols colorés plantés sur le sable. Aucun ne se vend, car tous sont fabriqués dans les ateliers municipaux et soigneusement loués aux estivants. C’est un rituel immuable qui donne à la plage ses couleurs vives, immortalisées par le photographe John Batho dès 1977, à une époque où la photographie en couleur était encore audacieuse.

– John Batho

Le musée à ciel ouvert des villas.
Au-delà de la plage, Deauville dévoile une autre facette: ses villas élégantes. en flâne dans les rues Pasteur, Raspail ou Gheest, je me sentie comme dans un musée à ciel ouvert. Les façades à colombages, les damiers de briques, les toiture animées racontent toutes une histoires. Certaines rappellent l’ Art Nouveau, d’autres le Second Empire, mais toutes témoignent d’un raffinement intemporel.

J’ai appris qu’ André Citroën lui-même aimait Deauville au point d’y ouvrir un garage exposition en 1928, aujourd’hui transformé en cinéma. Même les automobiles avaient ici leur écrin de prestige.
Le Normandy, une icône vivante
Difficile de ne pas être impressionné par le Normandy Barrière, cet hôtel qui domine la mer avec sa silhouette à colombages et ses toits verts. En franchissant ses portes, j’ai eu la sensation de plonger sans une autre époque: tapisseries, boiseries et cette atmosphère feutrée où l’on devine encore le passage d’écrivains, d’acteurs et de voyageurs illustres. Une véritable icône du luxe à la française.

Vibrer à l’hippodrome de La Touques
L’autre coeur battant de Deauville, c’est bien sûr son hippodrome de La Touques, crée dès 1864 par le Duc de Morny. Considéré comme “l’hippodrome des champions”, il accueille chaque été les plus grands chevaux et jockeys du monde.

Assister à une course fût une expérience unique: l’excitation dans les tribunes, le galop des chevaux sur la piste, et cette ambiance élégante où se mêlent passionnés et curieux. Entre le Prix Jacques Le Marois et le Meeting de Deauville Barrières, on comprend vite pourquoi la ville est aussi la capitale du cheval.
Une soirée d’exception au Maximin Hellio

Le soir, le raffinement s’est poursuivi à table. Nous avons eu la chance de dîner au restaurant étoilé Maximin Hellio, une expérience gastronomique hors du commun. Les assiettes, véritables oeuvres d’art, mettaient en valeur les produits normands: poissons sublimés, accords subtils, et une créativité qui éveillés chacun de mes sens. C’était le genre de repas dont on se souvient longtemps, tant pour la finesse de la cuisine que pour l’instant partagé.


Glamour et cinéma.
Enfin, impossible de parler de Deauville sans évoquer son festival du cinéma américain, crée en 1975. Il est le seul en Europe à offrir au grand public un tel accès aux productions venues des États-Unis, des blockbusters hollywoodiens aux films indépendants. En flânant près des salles, j’ai ressenti ce frisson particulier: celui d’une ville transformée en vitrine du septième art, où les hommages aux légendes du cinéma se mêlent à la découverte de jeunes talents prometteurs.


Une parenthèse inoubliable.
Quand je repense à ce week-end, je comprends pourquoi Deauville fascine autant depuis plus d’un siècle. entre l’élégance des planches, l’effervescence de l’hippodrome, le faste du Normandy, et les saveurs du Maxim Hellio, chaque instant a eu la saveur d’un luxe simple mais authentique. Deauville n’est pas seulement une destination : c’est une expérience sensorielle et culturelle, un voyage oùu l’histoire, la beauté et les émotions se rencontrent pour nourrir l’âme et élargir l’horizon.
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